Le titre s’avère un peu provocateur. Mais une chose est absolument certaine: dans ce type de régime, pour parvenir à ses fins, on s’arrange toujours entre petits copains, sans se soucier beaucoup de la légalité.
Les leçons d’instruction civique suivies durant ma scolarité obligatoire m’ont persuadé que j’avais la chance de vivre dans un état de droit. Un fait récent m’a montré que la situation n’est pas toujours aussi idyllique…
Lors de la législature précédente, le Grand Conseil, pourtant à majorité de droite, a accepté le report de l’imposition des frontaliers proposé par le gouvernement. Ce report entraîne, évidemment, une perte conséquente de revenus fiscaux pour la majorité des communes neuchâteloises, notamment celles situées sur le Littoral. Mais la solidarité envers les villes du Haut qui supportent, en grande partie, les charges que provoquent les frontaliers n’est-elle pas à ce prix?
Outrés, certains politiciens ont décidé de lancer un référendum. Ce qui implique l’obligation de récolter le nombre de signatures fixé par la loi. La fin justifiant les moyens, l’un d’eux, un notable du PLR habitant Saint- Blaise, ancien président du Grand Conseil, n’a pas hésité à commettre un faux grossier. Dans un encart apparemment officiel puisqu’il arborait les armoiries de Boudry, de Cortaillod, de Milvignes, de Peseux et de Rochefort, publié, le 19 mai dernier, dans le « Littoral région », il a laissé entendre que « les AUTORITES de ces communes avaient déjà fait officiellement part de leur soutien massif et inconditionnel au Référendum contre le report de l’harmonisation des impôts, en particulier celui des frontaliers et qu’elles encouragent fortement la population à partager toutes leurs convictions, à signer et à faire signer le document adéquat… »
Le Conseil communal de Milvignes a informé rapidement les conseillers généraux qu’il n’était, en aucune manière, mêlé à cette publication. Il est resté sourd aux interventions des Verts et du PS lui enjoignant d’entreprendre des démarches pour faire sanctionner l’usage de ce faux.
A l’exception de la ville de Neuchâtel, le PLR est la force dominante sur le Littoral. Dans un véritable état de droit, les plates excuses de l’auteur suffisent-elles à effacer complètement la gravité de l’acte commis?
Jean-François Künzi, président
- Votations du 24 septembre 2017
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